La situation présentée aux enfants est très concrète : Clara est victime de cyber-harcèlement de la part de plusieurs de ses camarades. Ils ont créé un groupe en ligne pour se moquer d’elle et publient des photomontages sur les réseaux sociaux. Comment réagir ? Les élèves, très attentifs, partagent leurs idées avec la classe : prévenir un adulte, appeler le 3018, prendre la parole auprès des harceleurs pour défendre Clara… Face à eux, l’intervenante de l’association e-enfance répond, interroge, pousse les enfants à se remettre en question. « Si vous répondez aux harceleurs, allez-vous le faire de manière polie ? Rappelez-vous que le but est de faire cesser la situation de harcèlement, pas de devenir auteur à votre tour. » martèle-t-elle.
En réalité, la première chose à faire lorsque l’on est victime ou témoin d’une situation de cyber-harcèlement, ce sont des captures d’écran. « C’est important de conserver des preuves. Si vous êtes sur Snapchat, qui avertit les autres membres du groupe qu’une capture d’écran a été faite, vous pouvez prendre une photo de l’écran avec un autre téléphone. » Des conseils pratiques pour préparer les élèves à agir rapidement, efficacement, et un temps d’échanges qui aura sans doute éclairci certaines notions pour ces jeunes élèves. « Si je m’amuse à donner un surnom à un copain alors qu’il n’aime pas ça, est-ce que c’est du harcèlement ? », demande l’un d’eux. « S’il t’a dit que ça ne lui plaisait pas mais que tu fais exprès de l’appeler comme ça tous les jours alors oui, c’est du harcèlement » explique l’intervenante. L’occasion également de pointer du doigt la banalisation des violences verbales. « On s’insulte entre copains mais ce n’est pas méchant » se défend un autre élève. « Se faire insulter ne fait plaisir à personne, rappelle l’intervenante. Peut-être que tes amis n’osent pas te dire que ça les blesse car ils ont peur d’être rejetés. Et si tu prends l’habitude d’insulter tes copains, tu risques d’employer ce comportement avec d’autres personnes ».
Un questionnaire pour libérer la parole
Cette séquence, qui s’est déroulée en présence du recteur Pierre N’Gahane, a été suivie par la distribution d’un questionnaire d’auto-évaluation sur le harcèlement scolaire. Les élèves ont été invités à répondre anonymement à un certain nombre de questions sur leur rapport au collège, leur quotidien, leur utilisation des écrans et leur état d’esprit. Ce nouvel outil doit permettre, d’une part, d’identifier des situations de harcèlement éventuelles dans les classes et, d’autre part, de libérer la parole autour du harcèlement scolaire.
Un plan interministériel pour lutter contre le harcèlement
La lutte contre le harcèlement scolaire est l’affaire de tous. Pour enrayer ce fléau, le gouvernement a dévoilé un plan interministériel le jeudi 9 novembre 2023, qui prévoit :
- La création de brigades anti-harcèlement dans chaque académie
- Un questionnaire d’auto-évaluation distribuée à chaque élève du CE2 à la Terminale
- Un nouveau protocole de traitement du harcèlement, avec le signalement automatique des auteurs de cyber-harcèlement aux réseaux sociaux au travers du 3018 et la saisine des procureurs de la République pour les cas graves
- De nouvelles mesures disciplinaires envers les auteurs de harcèlement
- Le déploiement du programme pHARe dans l’ensemble des écoles, collèges et lycées
- Des cours d’empathie dès 2024, pour développer les relations positives au sein de l’école
Un numéro unique : le 3018
Vous êtes victime ou témoin de harcèlement ? Composez le 3018. Ce numéro gratuit, anonyme et confidentiel est disponible 7j/7, de 9h à 23h.
Le service est également disponible sur 3018.fr ou en téléchargeant l’application 3018.
Vous êtes victime ou témoin de harcèlement ? Composez le 3018. Ce numéro gratuit, anonyme et confidentiel est disponible 7j/7, de 9h à 23h.
Le service est également disponible sur 3018.fr ou en téléchargeant l’application 3018.
Plus d'informations sur le site du ministère : www.education.gouv.fr/non-au-harcelement
Mise à jour : novembre 2023