Mesdames, messieurs,
Elèves, parents, personnels de l’éducation nationale et des collectivités, partenaires de l’école, élus…, je vous remercie de votre présence aujourd’hui pour partager le temps fort que constitue le lancement du travail de conception du projet 2023-2027 de l’académie de Dijon.
Le projet académique est une « feuille de route » qui permet de décliner et de mettre en œuvre la politique éducative nationale sur le territoire de l'académie. Il vise à définir une stratégie pour atteindre les objectifs communs en prenant en compte les spécificités de l’académie : ses fragilités, ses points forts, ses ressources, la configuration particulière de ses territoires, leur histoire, leur culture, leur géographie…
Quelles que soient les particularités des territoires, notre conviction profonde est que chaque enfant a la capacité d'apprendre et de progresser, de développer ses compétences et sa personnalité, d'élever son niveau de formation, de s'insérer dans la vie sociale et professionnelle et d'exercer sa citoyenneté de manière libre et éclairée.
Ce fil directeur était déjà présent dans le précédent projet académique : « Dijon académique apprenante 2018-2022 ».
Dans les semaines qui viennent, nous allons réaliser un bilan de ce projet. Il s’agit de voir quels ont été ses effets, les avancées qu’il a permises, les réussites qu’il a consacrées, les points qu’il n’a pu résoudre malgré les efforts déployés dans un contexte de crise sanitaire. Ce temps de bilan est tout autant l’achèvement d’un cycle que l’ouverture d’une nouvelle phase de travail. Il convient de savoir précisément d’où nous partons pour nous projeter résolument vers nos objectifs nouveaux.
Dès à présent, et sans attendre le travail de diagnostic, je sais la belle énergie qui avait caractérisé l’émergence du projet académique « Dijon académie apprenante ». L’effervescence, l’enthousiasme et l’engagement des acteurs dans le processus d’élaboration du projet puis dans sa réalisation ont laissé des traces visibles dans le fonctionnement de cette académie, des singularités qui sont autant de point d’appui pour prendre un nouvel élan.
(Insertion boussole académique) Il m’est d’ailleurs donné de voir encore assez souvent, accrochée aux porte-clés des uns et des autres, la boussole qui synthétise les valeurs communes qui avaient émergé des consultations. Les principes d’action qu’elle affiche définissent avec précision le cadre d’action qui conduit à la réalisation des objectifs.
Je souhaite citer comme point d’appui le fonctionnement en réseaux d’établissements qui est dans l’académie un véritable atout.
Chaque réseau dispose d’un diagnostic fin qui lui est propre, d’une animation dynamique et adaptée, de perspectives de formation qui font sens pour lui. On y voit une logique de collaboration, de mutualisation, d’échanges d’expertises qui concrétisent finalement le dessein apprenant qui était celui du projet académique.
Par ailleurs, le projet académique « Dijon académie apprenante » a généré de très belles initiatives comme les écoles laboratoires, lieux de construction de projets innovants, d’ouverture vers la recherche et de partage des pratiques pédagogiques et comme les écoles du socle ouvertes sur leur territoire et assurant avec détermination la continuité pédagogique école-collège.
Dans le même souffle, la réussite de la mise en place des évaluations d’écoles et établissements est la conséquence de la confiance mutuelle qui s’est développée entre tous les acteurs. Tous œuvrent pour permettre aux écoles, aux établissements d’exercer une autonomie au service de la réussite des élèves et des apprenants. Chacun dans le rôle qui est le sien, avec sa propre expertise, porte un regard sur l’école dans sa capacité à répondre aux différents défis qui lui sont donnés : faire réussir chacun en lui permettant de développer ses excellences, l’aider à développer de l’ambition, en faire un citoyen… et pour tout cela lui assurer un cadre d’apprentissage sécurisant, bienveillant mais qui ne cède rien à l’exigence.
Depuis 2018, les choses ont évolué. Pour n’en citer que quelques-unes :
- La crise sanitaire, tout d’abord, qui nous a profondément et durablement éprouvée. Elle a marqué nos esprits et également nos manières de travailler,
- La mise en place des évaluations nationales ensuite, qui nous livrent de manière objectivée et régulière un suivi précis et fin des acquis des élèves, nous permettant d’agir de manière plus réactive.
- La priorité donnée au premier degré avec les dédoublements en REP et REP+ et le plafonnement des effectifs à 24 en grande section, CP, CE1,
- Le travail renforcé sur les fondamentaux affirmé par la mise en place du plan français, du plan mathématiques et maintenant du plan maternelle. Le conseil académique des savoirs fondamentaux, récemment mis en place, définira une stratégie académique pour encore progresser sur l’acquisition par les élèves des savoirs fondamentaux, lire, écrire, compter et savoir respecter autrui.
- L’évaluation des écoles et des établissements qui propose une nouvelle dynamique de réflexion collective et de mise en action pour l’exercice d’une autonomie véritable, gage d’une réponse adaptée aux enjeux et problématiques de l’école ou de l’établissement. Plus récemment, l’élan suscité par « Notre École, faisons la ensemble » traduit la volonté de placer les acteurs de terrain au cœur de la réponse pédagogique.
- La vision de nos ressources humaines qui a profondément évolué. Une feuille de route RH définit nos objectifs ambitieux et nous inscrit dans une transformation profonde de l’action publique.
Ce contexte, c’est celui dans lequel nous allons poursuivre les objectifs qui nous sont assignés au service public de l’éducation. Je souhaite ici rappeler les fondements du service public de l’Education, comme signifiés dans l’article 1 du Code de l’Éducation :
« Le service public d’éducation contribue à l'égalité des chances et à lutter contre les inégalités sociales et territoriales en matière de réussite scolaire et éducative. Il reconnaît que tous les enfants partagent la capacité d'apprendre et de progresser. Il veille à la scolarisation inclusive de tous les enfants, sans aucune distinction. Il veille également à la mixité sociale des publics scolarisés au sein des établissements d'enseignement. Pour garantir la réussite de tous, l'école se construit avec la participation des parents, quelle que soit leur origine sociale. Elle s'enrichit et se conforte par le dialogue et la coopération entre tous les acteurs de la communauté éducative.
Outre la transmission des connaissances, la Nation fixe comme mission première à l'école de faire partager aux élèves les valeurs de la République. Le service public de l'éducation fait acquérir à tous les élèves le respect de l'égale dignité des êtres humains, de la liberté de conscience et de la laïcité. Par son organisation et ses méthodes, comme par la formation des maîtres qui y enseignent, il favorise la coopération entre les élèves.
Dans l'exercice de leurs fonctions, les personnels mettent en œuvre ces valeurs.
Le droit à l'éducation est garanti à chacun afin de lui permettre de développer sa personnalité, d'élever son niveau de formation initiale et continue, de s'insérer dans la vie sociale et professionnelle, d'exercer sa citoyenneté. »
C’est bel et bien vers ces finalités que doit tendre notre stratégie académique.
Sur les fondements précédents, les fondations sur lesquelles nous allons bâtir notre nouveau projet académique sont robustes tant elles font système :
- Les évaluations des élèves, des écoles, des établissements, permettent d’objectiver les acquis, les forces, les fragilités permettant aux acteurs, à partir de leur expertise et en s’appuyant sur les ressources, de proposer des remédiations, des évolutions, des transformations.
- Le Conseil national de la refondation qui, pour l’Éducation Nationale, trouve corps dans la dynamique « Notre École, faisons-la ensemble», prolonge cette phase diagnostique en donnant les moyens aux écoles et aux établissements de conduire les projets pédagogiques qui leur permettent de réaliser les transformations qu’ils souhaitent.
- Le « Pacte enseignant » permet aux professeurs qui s’engagent d’obtenir en toute légitimité, la reconnaissance financière en retour de leurs actions.
- Enfin, la Charte des pratiques de pilotage en EPLE explicite les missions de l'EPLE, ses modalités de pilotage et de fonctionnement en lien étroit avec les autorités académiques et l'ensemble des partenaires institutionnels constitutifs de son environnement. Ce faisant, elle réaffirme l'EPLE comme un espace autonome de pilotage pédagogique et éducatif et renforce son accompagnement par les acteurs académiques.
Je viens d’exposer l’environnement, les fondements d’élaboration de notre nouveau projet mais où allons-nous ? Monsieur le Ministre de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse nous a donné des repères très clairs. Il convient d’orienter nos actions en suivant les 3 orientations suivantes :
- L’amélioration des résultats des élèves,
- L’égalité des chances,
- Le bien-être des élèves, préalable indispensable à tout apprentissage de qualité.
Pour l’académie de Dijon, le futur projet académique, d’une durée de 4 ans, concerne tous les élèves de Côte-d’Or, de la Nièvre, de la Saône et Loire et de l’Yonne.
J’ouvre aujourd’hui officiellement le travail de conception du projet 2023-2027.
Dans les semaines et les mois qui viennent, j’invite tous les acteurs de l’École et tous les partenaires à faire connaître leurs suggestions.
L’élaboration du nouveau projet académique s’articulera autour de moments clés :
- De février à avril : préparation du bilan et production d’éléments préparatoires à la construction du nouveau projet académique lors de réunions départementales des personnels d’encadrement, de collèges d’inspecteurs, de réunion de services et de réunions de réseau d’établissement
- Le 25 avril : journée de travail et de réflexion avec des acteurs éducatifs et pédagogiques pour finaliser le bilan de l’ancien projet académique et définir les grandes orientations du futur projet
- Mois de mai : dialogue partenarial et social pour enrichir les réflexions
- Juin et juillet : écriture du projet
- Fin août : présentation du nouveau projet académique
L’élaboration du nouveau projet académique s’appuiera bien sûr sur les synthèses des différents temps d’échange et également sur des éléments factuels notamment les points de progrès de l’académie identifiés lors des dialogues stratégiques avec le ministère, les synthèses des évaluations des écoles et des établissements, les synthèses des projets remontés dans le cadre de la démarche « Notre école, faisons-là ensemble », les synthèses des travaux engagés sur la charte de pilotage des EPLE et sur la transformation de l’action publique (GRH et qualité de service).
L’élaboration du nouveau projet impliquera l’ensemble de la communauté éducative : les personnels de l’éducation nationale, les élèves, les parents, les partenaires, les élus.
L’élaboration du nouveau projet académique sera articulée avec la région académique dans les domaines du numérique, de l’orientation, de la formation professionnelle, de la culture et de l’ouverture européenne et internationale.
Mon souhait est que notre nouveau projet académique éminemment stratégique soit clair, synthétique et utile à tous. Il devra à la fois refléter les questions sociétales comme par exemple le développement durable, être résolument engagé dans l’acquisition des fondamentaux de tous nos élèves et permettre à chacun des personnels de l’éducation nationale d’exprimer et de mettre en œuvre leurs idées.
L’autonomie des établissements, des écoles, des élèves et des personnels, facteurs de progrès, d’ambition et de motivation sera au cœur de toutes nos réflexions
Voilà les ambitions qui sont les miennes et que je partage avec vous dès aujourd’hui.
Je compte sur vous pour que nous puissions construire ensemble un projet adapté à nos ambitions et à notre territoire.
Merci pour votre attention.